Louis-Claude de Saint Martin


Louis-Claude de Saint Martin

La famille de Saint Martin a été anoblie en septembre 1672 par Louis XIV : Jean Saint Martin, sieur de Borie et du Buisson, premier Brigadier des gardes, mousquetaire dès 1639 dans la compagnie de Giscarau; il a fait toutes les campagnes de Louis XIV : notamment en Flandres, bataille de Lens; Arras, blessé au siège de Douai... Il reçoit titre et qualité de noble et gentilhomme, en la qualité d'écuyer, armoiries réglées par le héraut des armes du roi; sans avoir à financer ou indemniser cet anoblissement.

En fait un "soldat du roi" est anobli pour ses hauts faits. Remarquons qu'il est déjà sieur, c'est à dire seigneur, de Borie et du Buisson. Saint Martin naquit le 18 janvier 1743 à Amboise Indre et Loire, il est baptisé le 19-1-1743, en l'église Saint Florentin d'Amboise. Sa mère est Louise Tournyer, fille de Maître François Tournyer, officier de son Altesse Royale Madame. Il est noble, gentilhomme, rien de plus; dans l'acte de mariage de sa soeur, il est qualifié de chevalier; dans le tableau de la loge de Lyon " la bienfaisance" il est enregistré gentilhomme. Certains l'ont fait Marquis (Quérard, Ersch), Comte (Netchvolodow); aucun titre connu ne le permet. Il entre au collège de Pontlevoy, tenu par des bénédictins de la congrégation de Saint Maur, à 12 ans. La scolarité est normale pour le temps. Il fait son droit de 1759 à 1762. Son Père Claude François de Saint Martin, sa mère Louise Tournyer se marient le 9 mai 1739; elle meurt en 1746, 42 mois de mariage, 4 enfants. Le père se remarie, il assume dès 1769, la fonction de maire d'Amboise

A 21 ans Saint Martin est nommé au présidial de Tours, 9 août 1762. Il est dispensé de l'âge requis 25 ans un mois quinze jours; il est déclaré de bonne vie et moeurs, de conversation et de religion catholique, apostolique et romaine; il exercera de l'automne 1764 au mois d'avril 1765, il essaiera de se suicider par 2 fois, puis démissionnera.

A 22 ans, il obtient un brevet d'officier, par l'entremise de Choiseul, au régiment de Foix, le 26 juillet 1765, il est sous-lieutenant, lieutenant le 23 juillet 1769.

Il appartiendra à l'ordre des élus-cohen, et au rite écossais rectifier; il sollicite son admission dans la XII° classe des Philalèthes, en 1782, selon Savalette de Langes, mais n'appartint jamais à ce régime. Vérifier dans Thory : Acta Latomorum, Paris Dufart, 1815 T II, p 96.

A-t-il appartenu au régime français? A-t-il été reçu apprenti en 1765 dans une loge régimentaire : loge "Josué" du Foix-infanterie, par Grainville, à quel rite? Il est certain qu'en ce temps de nombreuses loges ne figurent pas sur les tableaux des corps constitués comme le Grand Orient. Le capitaine Grainville le parraine dans l'ordre des cohen. Saint Martin est initié en 1768 à 25 ans. Il fut le secrétaire de Martinez jusqu'en 1773.

Les méthodes de Martinez ne sont valables, selon Saint Martin, que pour ceux qui sont dotés de pouvoirs réels et particuliers. Il se met donc au service d'une technique plus universelle pour atteindre la réintégration. Seuls des grands missionnés soutenus par les Eggrégores humains pratiquent valablement la théurgie et la magie. Or pour la majorité des hommes le passage se fait par le chakra cardiaque.

Le chemin suivit par Saint Martin ne plaisait pas à sa famille, et des dissensions sont mentionnées dans certaines lettres (voir Papus L C de Saint Martin 50 Lettres):

"il croyait à une voix intérieure qui lui défendait ou lui permettait de parler" "il suffit de préparer l'homme à deviner les secrets qu'il était destiné à savoir" "Ne doutez pas qu'avec un zèle sincère et la persévérance vous n'avanciez de plus en plus dans la nouvelle route qui s'ouvre à votre esprit. C'est Dieu et non une chétive créature comme moi qui peut vous diriger dans la carrière et vous faire atteindre le but." "Cela n'empêche pas les secours fraternels que nous nous devons les uns aux autres pour nous encourager dans le chemin..." La multitude ignorante est retardée sans doute mais elle ne sera pas rejetée; ils font chacun leur chemin dans leur voie de régénération en attendant le jour final. "l'homme de vérité, l'humble disciple de J C se borne à imiter son divin maître dans la pratique de toutes les vertus évangéliques et dans la soumission et la résignation au milieu des tribulations de cette vie; surtout dans la confiance et l'amour de cette source divine d'où nous sommes descendus et vers laquelle nous devons remonter. Il ne s'occupe qu'à se tenir prêt, laissant à son souverain le soin de l'appeler quand il lui plaira et à ce qu'il lui plaise. Nous ne sommes coupables envers ce souverain que de ce qu'il nous commande : la piété, la foi, la charité... Nous ne répondons rien que de ces devoirs généraux qui obligent tous les hommes et en particulier les hommes de désir... 11 9 1803"

Saint Martin autorisait l'initiation des femmes; ainsi fut-il de Mme Claudine-Thérèse Provensal soeur de Willermoz, initiée aux hauts grades cohens. Il s'en remettait d'ailleurs à des opérations pour s'assurer de l'autorisation d'initier une femme (cf Mme de La Croix).

Le régiment de Foix tient ses quartiers au château Trompette à Bordeaux; le colonel est Alexandre-Nicolas, comte de Maulevrier-Langeron, âgé de 34 ans, il commande le régiment depuis 1762, il a séjourné à Saint Domingue en juillet 1765 Le traitement de Saint Martin est de 900 livres par an. A cette époque un capitaine dépense 600 livres pour son auberge, ses frais divers de 356 livres. Le service se fait le matin, presque tous les après-midis sont libres. La solde d'un soldat est de cinq sols six deniers tous les cinq jours.

Saint Martin est sous-lieutenant de Grenadiers le 26 juillet 1765; il passe à une autre sous lieutenance le 18 octobre, il est lieutenant le 23 juillet 1769; il abandonne en 1771. Il sera militaire pendant 6 ans.

N de Baudry chevalier de Balzac (qui n'a rien de commun avec Honoré de Balzac, et qui ne figure pas sur la liste des officiers du régiment de Foix) lui transmet les trois grades cohen, entre l'été 1765 et l'hiver 1768. Saint Martin sera commandeur d'orient entre le 25 11 et le 15 12 1768. Il devient Réau+croix entre le 24 mars et le 17 avril 1772, la cérémonie a pu occuper 3 jours. Le 15 janvier 1787, il fait en Angleterre un voyage de quelques semaines; il rencontre des disciples de Law dont le comte de Divonne (qui aurait eu des documents provenant de Saint Martin et de Martines) Saint Martin est enterré à Chatenay.

Dans une lettre du 24 12 1799, Saint Martin s'informe d'un jeune homme qui était très lié avec une société en Allemagne qui est comme une héritière des lumières que Boehme, Gichtel et Ueberfed y ont répandu. Lettre du 22 mai 1803 : "Ne doutez pas qu'avec un zèle sincère et la persévérance que peu promettre votre caractère, vous n'avanciez de plus en plus dans la nouvelle route qui s'ouvre à votre esprit et à votre coeur. C'est Dieu seul et non une chétive créature comme moi qui peut vous diriger dans la carrière et vous faire atteindre le but.... Cela n'empêche pas les secours fraternels que nous nous devons les uns aux autres pour nous encourager dans le chemin; et je crois, grâce à Dieu, avoir payé dans ce genre mon contingent à l'égard de mes semblables... la multitude ignorante, mais sans méchanceté... Ces individus-là sont retardés sans doute, et ne seront pas payés comme les serviteurs; mais ils ne seront pas rejetés comme les coupables au premier chef, et ils font chacun leur chemin dans leur voie de régénération en attendant le jour final."

Lettre du 11 septembre 1803 : "Mais l'homme de vérité, l'humble disciple de Jésus-Christ se borne à imiter son divin maître dans la pratique de toutes les vertus évangéliques et dans la soumission et la résignation au milieu des tribulations de cette vie; surtout dans la confiance et l'amour de cette source divine d'où nous sommes descendus et vers laquelle nous devons remonter. Il ne s'occupe qu'à se tenir prêt, laissant à son souverain le soin de l'appeler quand il lui plaira et à ce qu'il lui plaise. Nous ne sommes coupables envers ce souverain que de ce qu'il nous commande. Or, il commande à tous la piété, la foi, la charité : voilà ce à quoi nous nous sommes tous engagés. S'il juge à propos de nous mettre un jour au rang de ces serviteurs, nous sommes obligés de nous conformer alors à tout ce qu'il exigera de nous; jusque là nous ne répondons de rien que de ces devoirs généraux qui obligent touts les hommes et en particulier les hommes de désir..."

Saint Martin a recherché d'autres initiations ou d'autres savoirs initiatiques :
Le 4 février 1784, il est admis dans la Société de l'Harmonie fondée par Mesmer.
En juillet 1785, il est reçu dans la société des initiés.
Il fut l'un des fondateurs de la Société Philanthropique, en 1780, avec Savalette de Langes, Tavannes, le Camus de Pontcarré, Blin de Sainmore, Girard, Jeanroi.

Par l'agent universel, le réparateur divin, autres noms du Christ, l'homme est devenu capable d'opérer sa réintégration et de travailler à la réintégration de tous les êtres, "dans leurs premières propriétés, vertus et puissances spirituelles et divines". Pour Martinez, la liaison naturelle est coupée au niveau supérieur; nous avons la ressource de requérir l'assistance des bons esprits. La méthode de la réintégration s'appelle la théurgie, avec une place particulière pour les Vertus et les Puissances intermédiaires" mais pour Saint Martin le travail s'effectue au mieux dans notre intérieur : travail cardiaque par la connaissance (science spirituelle), l'amour (sentiment), forces vitales liées au sang (plus particulièrement Imagination : cf "initiation par le rêve", et vertus de la parole et du geste). Utilisation de la Sophia dont les épousailles permettent à l'homme de renforcer le lien du Verbe et des vertus intermédiaires : la théurgie devient une sophiurgie! L'enseignement de Saint Martin est de bouche à oreille, mais aussi par courriers suivis, par les livres; réunion à heure fixée, quelle que soit la distance, pour "opérer" (cf lettre du 14 6 1798 de Kirchberger) : rendez-vous tous les soirs à 8 heures. L'individu passe de "Ecce Homo", à "l'homme de désir, puis "le nouvel homme" dont la mission est d'assurer "le ministère de l'homme-esprit". Dans cette démarche, il n'existe rien d'infaillible; commençons par la "Charitas".

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